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lecture du soir - Page 2

  • Passer la soirée avec les arbres.

    Passer plusieurs soirées de suite, de longues et de belles soirées, avec La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben. On a attendu son tour pour lire ce livre, emprunté à la Médiathèque de Sanary. Parce qu’on l’a attendu, on l’a encore plus apprécié surtout que, au bout du compte, un des premiers points qu’on retiendra de ce livre, c’est qu’il est bon de prendre son temps. Le temps des arbres est lent ; il n’y a pas d’agitation dans leur monde.
    Le deuxième point, c’est l’urgence de revenir à une gestion économe de la nature. Pas de gaspillage dans le monde des arbres, alors que les hommes gaspillent tout, et en particulier les forêts primaires.
    Ce qu’on a retenu aussi, c’est qu’il faut que nous acceptions humblement que les arbres sont du domaine du vivant, et donc du questionnement, et donc de l’inconnu. Cette humilité est source d’émerveillement. Ainsi d’un phénomène auquel on n’avait jamais réfléchi : dans l’hémisphère nord, les arbres connaissent l’alternance des saisons et savent quand arrivent à l’automne le moment de perdre ses feuilles et au printemps le moment de les faire naître ; et si un arbre de l’hémisphère nord, un chêne ou un hêtre, est transplanté dans l’hémisphère sud, il s’adapte au rythme inverse des saisons. On en est resté bouche bée.
    Enfin, nous avons aussi beaucoup à apprendre des arbres au sujet de la vie en communauté. Peter Wohlleben dit que les arbres "s’aident les uns les autres sans condition." On recopie ici un passage très émouvant :

    "Chaque arbre est donc utile à la communauté et mérite d’être maintenu en vie aussi longtemps que possible. Même les individus malades sont soutenus et approvisionnés en éléments nutritifs jusqu’à ce qu’ils aillent mieux. Une prochaine fois, peut-être les rôles s’inverseront ils et ce sera l’arbre-soutien qui à son tour aura besoin d’aide. Les gros hêtres à l’écorce grise qui se protègent mutuellement me font penser aux éléphants qui vivent en troupeaux. Eux aussi défendent chacun des membres du groupe, eux aussi aident les malades et les moins vaillants à reprendre de la vigueur et ne laissent qu’à regret leurs morts derrière eux."


  • Passer la soirée avec Le ventre du loup.

    Passer la soirée à la librairie Charlemagne pour écouter Héloïse Guay de Bellissen parler de son dernier livre, Dans le ventre du loup.
    En rentrant à pied dans la nuit, le long de la mer, penser très fort à cette jeune auteure avec laquelle on a un lien particulier depuis de si longues années.
    On lira ce livre pas seulement parce que c’est le sien, mais parce qu’une des citations en exergue, une sagesse amérindienne, est venue à notre rencontre, alors même qu’on avait réussi à rompre le jour même un lien sombre qui faisait obstacle à l’intimité que tout être se doit d’avoir avec soi-même pour accéder à la Joie :

    « Un vieil Indien explique à son petit-fils que chacun de nous a en lui deux loups qui se livrent bataille. Le premier loup représente la sérénité, l’amour et la gentillesse. Le second loup représente la peur, l’avidité et la haine.
    - Lequel des deux gagne ? demande l’enfant.
    - Celui que l’on nourrit, répond le grand-père. »
    Les livres sont vivants, nous connaissent et viennent à nous.